• La résilience

    "La résilience c'est l'art de naviguer dans les torrents" Boris Cyrulnk

    "Le paradoxe de la condition humaine, c'est qu'on ne peut devenir soi-même que sous l'influence des autres." Boris Cyrulnik

     

    Friedrich-Voyageur contemplant une mer de nuage

     

     

  • Musique  

    -Bon week-end Monsieur Bourgeois, aguicha la jeune secrétaire à son supérieur.  Monsieur Bourgeois, célèbre psychologue du pentagone, réputé pour son studieux parcours dans le domaine de la psychologie. D’abord parmi les meilleurs élèves, diplômés dans une des plus grandes universités de psychologie du pays. Il avait entretenu ensuite son parcours entre de nombreuses thèses, ayant chacune un grand succès. Mais aussi en continuant a recevoir quelques patients dans un cabinet qu’il entretient avec une collègue également psychologue, dans le centre de la capitale. 

    -Bon week-end Mademoiselle Lefebvre ajouta-t-il, sans même regarder cette jeune rousse au physique plutôt avantageux.

                L’homme au parcours doré monta dans sa Mercédès rouge, mit en route un vieil album de Coltrane. Il se gara seulement quelques minutes plus tard avant de sonner chez la nourrice de sa fille unique : Lola. Lola était une enfant âgé de 6 ans, ressemblant énormément à sa mère, blonde avec des yeux pétillants, un visage finement dessiné pour son bas âge. Elle était vêtue d’une robe blanche en dentelle, créé par sa propre mère ainsi que des petites sandales construites sur mesure. L’enfant qui possédait un avenir déjà débordant tant par sa beauté que pour sa fastidieuse éducation, donna la main à son père après avoir embrassé sa nourrice.

    -On va manger une glace Jardin du Luxembourg mon Trésor, proposa le père à l’enfant candide. Lola acquiesça, et ils se dirigèrent tout deux dans ce célèbre jardin parisiens.

    Après plus d’une heure à rire ensemble, le père et sa fille se trouvèrent devant la porte de leurs grands appartements se trouvant Rue Rivoli au cœur de Paris.

    -Chérie on est rentré, lança joyeusement l’homme en enlevant sa veste. Mais cette dernière ne répondit pas. Sceptique, il alla dans la cuisine dans le but de se faire un café, jusqu’à ce que Monsieur Simon, l’homme de maison apparaisse. C’était un grand brun, portant à l’habitude une chemise blanche boutonnée jusqu’au col ainsi qu’un simple pantalon noir, ses cheveux était eux aussi d’ordinaire coiffés dans un parfait alignement. Mais quelque chose était différent en lui cette fois. En effet, ses yeux marron paraissaient stressés, voire angoissés. Mais un sourire prônait quand même sur son visage. L’ambivalence de ce personnage rendait le psychologue perplexe, il connaissait parfaitement ce genre de comportement.

    -Au revoir Monsieur Bourgeois, prononça-t-il visiblement gêné par le comportement du Maitre de la Maison.

    Le psychologue saisit sa tasse de café et se dirigea vers sa propre chambre ainsi que celle de son épouse.

    -Laetitia tu es là questionna-t-il avant d’apercevoir la concernée à l’unique fenêtre de la chambre qui était plongé dans l’obscurité. Il se posa dos à elle et lui embrassa le cou mais se stoppa net lorsqu’il se rendit compte de l’état de celle qu’il aimait tant. Elle était nue sous sa robe de chambre et des larmes coulaient le long de son si doux visage.

    -Qu’est-ce… balbutia l’homme en se reculant.

    - Frédéric… Frédéric je suis désolé articula la femme aux cheveux blond entre plusieurs sanglots.

    - Désolé de quoi, gronda le dénommé Frédéric.

    - Je… Tu ne comprends donc pas ? La mine de celui-ci s'assombrit en comprenant ce qu'il s'était passé quelques minutes plus tôt dans cette chambre et dans son propre lit.

    - Je vais le buter cracha-t-il en tirant sa femme jusqu’à la salle principale de l’appartement, fais le revenir, il faut qu’on parle!

    -Ne crie pas s’il te plait… Lola va nous entendre…

    -Mais qu’est-ce que je m’en fou que Lola nous entende ! Réponds-moi ! C’en était trop pour lui, cet homme au cœur fragile et pulsionnel. Il donna plusieurs gifles à sa femme, ce qui l’a fit vaciller en arrière, elle s’écrasa au sol après s’être cogné la tête contre une commode de la salle.

    - Arrête… tenta-t-elle de prononcer alors qu’elle était assommé à cause du choc. Prit d’une rage qu’il ne savait contrôlé, il jeta sur la femme divers objets se trouvant à porté avant de se jeter sur elle et de la frappé pendant plusieurs minutes. Les larmes coulaient sur le visage de l’homme dont le cœur s’était envolé quelques minutes plus tôt. Il se stoppa, regarda ses mains ensanglantés et le corps de sa femme inanimée.


    - Papa… tenta une petite voix tremblante, recroquevillé contre un mur à l’autre bout de la pièce.

    Les mains ensanglantées il tenta de se lever pour rejoindre son enfant, son sucre candide. Mais la candeur de l’enfant venait de s’envoler. Sa douce enfance n’était plus qu’un souvenir, qu’un doux résidu de pensées.

     

    Fin Prologue


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  • Dix ans plus tard

    -Au revoir gros, tu nous manqueras fit un jeune métisse à son camarade de cellule, sortant de prison aujourd’hui. Effectivement, Frédéric Bourgeois, anciennement psychologue réputé venait de terminé son incarcération.

    Musique


    « Terminé…Terminé… Tout est terminé… Cet enfer est terminé… » Se répétait-il tout en trainant dans la rue sa misérable valise contenant uniquement quelques bouts de tissus.
    « Ce n’est plus qu’un souvenir… Un douloureux souvenir… » L’homme aux cheveux désormais gras, n’avait pas de réel destination, il n’avait pas non plus de toit pour passer la nuit, et son ancien appartement était surement vendu maintenant. En dix ans, un richissime couple devait surement avoir emménagé dans ce studieux cent mètre carré de la capitale.
    « Je vais reconstruire ma vie… La reconstruire… » Déshumanisé par les horreurs absolues que l’homme avait vu en prison, il était tel un robot à se répéter les phrases plusieurs fois, comme s’il devait se convaincre lui-même, de ses propres pensées.
                Frédéric plongea dans les escaliers délabrés du métro parisiens, obnubilé par ses pensées, il ne se rendait même pas compte de son entourage, « faites attention » lui avait crié un homme après l’avoir bousculé, ou encore « regardez ou vous marchez ». Apeuré par tous ces animaux pressés, surexcité, il se posa sur un siège en attendant le prochain métro. Il dévisageait et se demandait comment chacun d’entre eux pouvaient ainsi être devenue de telles hyènes. Leurs rires le répugnaient, leurs odeurs lui donnaient le même résultat, et il ne pouvait comprendre comment ces hommes pouvaient ainsi se presser et se bousculer dans des compartiments. Il avait ainsi loupé plusieurs trains, et ce ne fut qu’au bout de plusieurs minutes qu’il décida de se plonger lui aussi dans ce courant et de tenter de quitter sa folie misanthropique.

    « Ligne 7, direction La Courneuve » le fit sursauter une voix sortant de petites enceinte se trouvant au plafond.

    Tentant de comprendre le comportement de chacun et éventuellement se sociabiliser, il observait le comportement de chacun. Alors qu’il passa dans un tunnel, L’homme déchu leva sa tête vers la fenêtre et aperçut une silhouette, qui n’était autre que son reflet. Il s’observa ainsi quelques minutes, ses cheveux étaient gras et plaqué sur sa tête, une vieille barbe de plusieurs centimètres cachait son visage, on pouvait sentir dans son regards sa propre déchéance. Il se dégoutait.  Il baissa les yeux ne souhaitant plus avoir de contact envers sois même. Il regardait les Hommes autours de lui, personnes ne semblait l’avoir remarqué. Il comprit qu’il était comme eux… Comme tous ces autres êtres sales et dépouillés d’eux même, dévoré par leurs propres souffrances. Le dégout qu’il éprouvait envers lui-même était tel qu’il souhaitait mourir, ne plus continuer dans cette vie pleine de déflagration. Il n’avait plus d’honneur à sauver, plus de dignité, plus rien en lui qui pourrait le relever.

    Exténué par sa propre personne, il sorti de son wagon et se retrouva sur un quai sur lequel il put lire le nom de la station « Opéra ». Il se dirigea vers la sortie la plus proche souhaitant aérer sa propre âme, et quitter cette oppression permanente.

    Il se trainait lui et sa vieille valise le long de l’Avenue de l’Opéra et se dirigeait vers le bâtiment éponyme de l’Avenue. Des souvenirs lui revinrent en tête. Il se souvenait de nombreuses soirées, ou comme toutes personnes issues du milieu bourgeois, il allait à l’Opéra apprécier de nombreux ballets en compagnie de sa femme.

    L’homme au cœur meurtri continua d’errer ainsi plusieurs heures, mais la fatigue le prit. C’est seulement lorsqu’il se trouva au pied de la Tour Montparnasse, qu’il prit conscience qu’il devrait se prendre une chambre d’hôtel pour passer la nuit. Il sortie quelques billets de sa poche et se dirigea vers le premier hôtel qu’il trouva dans lequel il passa une longue nuit, époustouflé par le confort que pouvait avoir un véritable lit et non le malheureux matelas sur lequel il a passé dix années de sa vie.


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