Musique

Déambulant les rues parisiennes en quête d’une quelconque bouteille de whisky, il finit tout de même par trouver une petite épicerie ouverte en ce dimanche de mars. Il saisit deux bouteilles de Label 5 et sortie un billet de son porte feuille encore remplie de diverses choses.

Frédéric alla s’asseoir sur un banc non loin du quartier de la Sorbonne. Il resta là à liquider progressivement une des deux bouteilles. A force de consommation, son corps supportait de plus en plus les effets de l’alcool et les effets s’affaiblissaient.

L’homme devenue ivrogne par la vie voyait des jeunes filles prêtent a faire la fête, vêtu de robes plutôt courtes, portant des escarpins surement acheté dans les boutiques les plus luxueuses de la capitale. La plupart des personnes passant dans le coin devaient avoir une petite vingtaine d’années. Pas beaucoup plus que ma Lola pensait-il. Il souriait a cette pensée, il l’imaginait déjà sa Lola circuler dans les quartiers parisiens ainsi. Et tant pis si elle allait surement boire, fumer ce qu’elle trouve, ou tester quelques drogues festives, a s’en ruiner la santé. Tant pis. Au moins elle souriait et elle allait profiter de sa jeunesse elle…

Il devait être dix heures le lendemain lorsque quelqu’un à la porte de la chambre d’hôtel frappa, alors que Frédéric était encore en train de dormir. Il ouvrit péniblement ses yeux et sentit ce mal de tête qu’il ressentait tout les matins depuis plusieurs semaines désormais.

« J’arrive » lança-t-il en se levant, alors que l’individu se trouvant de l’autre côté refrappait de nouveau. Il enfila rapidement une chemise et trébucha sur une bouteille bu la veille ou quelques jours auparavant.

« Tu n’es pas encore réveillé ! Aujourd’hui on ne déprime pas ! Je t’emmène en promenade » lança la voix fluette de Claire en se jetant dans la chambre, prête à trouver des vêtements adéquats pour son ami pour cette journée de printemps. Avant même que Frédéric n’ait pu dire le moindre mot, la femme blonde se rendit compte du désordre et des bouteilles trainant dans la pièce.

-Tu…Tu bois ? Demanda-t-elle choqué que son ami soit tombé si bas.

- C’est juste comme ça, de temps en temps, tenta de justifier Frédéric tel un adolescent tentant de cacher une cuite à ses parents.

- Depuis combien de temps ? Demanda-t-elle sèchement sans même regarder l’homme vivant dans cette chambre depuis plusieurs semaines. Claire était déçu que son ami ne lui en ait même pas parlé une seule fois, mais également déçu de ne rien avoir pu voir d’elle-même la détresse dans laquelle son ami était plongé. Il allait falloir qu’elle s’intéresse a lui bien plus dorénavant. Elle allait s’y mettre sérieusement.

- Oh juste de temps en temps tenta-t-il de justifier une fois de plus.

Comprenant que la discussion n’aboutirait à rien aujourd’hui, Claire demanda a Frédéric de s‘habiller afin qu’il mange ensemble à midi. Elle allait faire ce que lui n’avait pas fait depuis des années, et avait surement oublié comment faire. Elle allait l’analyser complétement.

Fin chapitre 01

 Musique

            Trainant une énième fois dans Paris, non loin du Marais, Frédéric se remémorait les instants qu’il venait de passer avec son amie. «Tu devrais tenter de limiter les cigarettes Fréd’, achètes toi une cigarette électronique » lui avait-t-elle conseillé alors qu’il roulait sa sixième cigarettes de l’heure pendant qu’elle clamait les vertus de ces nouvelles cigarettes disponibles sur le marché. L’homme faible de dialogue n’avait répondu qu’un simple « Mmmh je sais », tel un adolescent dont la mère tenterait de le prévenir des méfaits de la cigarette, tous ses dangers pour le corps mais également ses risques d’addictions qui semblaient déjà très présente pour ce protagoniste. Il sortit alors un cigare de la poche de sa chemise et se posa sur un banc. Il était là, comme cet adolescent en soif de rébellion  et perdu envers ce monde lui faisant face.

Savourant ce cigare cubain et profitant du gout de son délicieux tabac, il réfléchissait sur le comportement de cette Claire. Il était évident pour lui que cette femme, aujourd’hui psychologue, tentait de l’analyser, perplexe de son comportement. Elle analysait tout, et ne souhaitant pas être mis à nu sur son passé, Frédéric allait jouer de son amie et allait éviter de s'ouvrir d'avantage. Elle allait se perdre en lui.

Anciennement philanthrope et passionné de psychologie, il tentait de se souvenir de certains cours qu’il avait suivit sur les bancs de la fac, il y a maintenant plus de vingt ans. Il aurait pu ainsi démasquer celle qui le considérait comme un ami.  Hélas, il ne se souvenait de rien. Il avait tout perdu en dix ans et cela ne le dérangeait pas tant que ça. Vivre en ne pouvant s’empêcher de tout connaitre sur chacun et en analysant la moindre parole de chacun avait finit  par le dévorer. Il ne souhaitait donc pas se remettre a pratiquer cette discipline, « c’est du passé maintenant » tentait-il de se persuader.

- Pourquoi tu ne reçois plus de client Fréd’ et pourquoi tu ne pratiques plus du tout la psychologie ? Lui avait également demandé son amie. Evidemment, Frédéric ne s’était pas attendu à une telle question, et n’avait pas prévu de réponse adéquate à ce qu’il avait raconté sur lui. Il avait alors simplement répondu qu’il avait une quantité d’argent suffisante à ce jour dû à son ancienne prestigieuse réputation, et qu’il avait également  suffisamment d’argent pour vivre jusqu’à la fin de sa vie.

- Et que comptes-tu faire de tes journées maintenant ? Tu comptes rester dans ton hôtel a boire et fumer, avait lancé Claire rageuse de voir la faiblesse de cet homme. L’homme en question sourit à l’éventuelle proposition de la blondinette. Mais il jeta acerbement « non je compte quand même me trouver un appartement dans les semaines qui viennent. Dans le troisième arrondissement je pense. » 

Heureuse de voir son ami qui semblait si vide avoir un léger projet, elle arrêta de lui poser des questions et continua la discussion, bien que son ami répondait toujours aussi sèchement.