• Chapitre 02 - 08

    Musique


    - Je n’ai pas besoin de vous ! Pesta l’homme occasionnellement interné à l’hôpital Sainte-Anne dans Paris. Ces quelques mots étaient les seuls qu’il avait osé sortir depuis le début de ses consultations.

    - Vous quitterez ce lieu quand nous vous en jugerons apte Monsieur Bourgeois, répondit calmement le psychiatre, à l’homme éternellement blottit au fond de la pièce.

    - Je n’ai pas besoin de vous ! Répéta-t-il convaincu de sa propre lucidité. Mais l’homme en blouse blanche n’était pas dupe, son patient ne parlait pas et ne racontait rien, peu importe les moyens utilisés. Il n’ouvrait la bouche que pour crier qu’il allait bien et qu’il voulait partir de ce lieu le rendant fou.

    Pensant faire son travail, le psychiatre préférait désormais ignorer les remarques de son interlocuteur, il préférait qu’il garde sa salive pour parler de choses pouvant l’aider à en déterminer les troubles.

    -Je n’ai pas besoin de vous ! Je n’ai pas besoin de vous ! Ne cessa-t-il de répéter, tel un enfant en colère. Il continuait à crier ses quelques mots quand le médecin se posa accroupit face à lui, le regardant dans les yeux avant de lui dire vicieusement : « Comment va votre femme ? ». Sur ces mots Frédéric stoppa ses cries avant de se blottir de nouveau contre le mur. Satisfait d’avoir réussit à calmer son patient, le médecin continua : « Nous avons tout votre dossier médicale et juridique Monsieur Bourgeois. Ici vous pouvez nous parler de ce que vous souhaitez, il n’y a rien à cacher, c’est inutile de vous protéger en vous taisant ou même de vous cacher contre ce mur. ».

    Frédéric avait parfaitement conscience de ce que son médecin était en train de lui dire. Il le regardait sans parler, honteux de la situation et de son passé. Il se sentait comme violé dans son intimité, c’était son secret et personne n’aurait dû le connaitre. Personne ne devait en parler, il ne voulait pas en entendre parler, car l’entendre lui faisait avouer à lui-même la vérité. Sa propre vérité le tuait.

                Comprenant que son patient était bouleversé, le Docteur Fontaine décida de le laisser réfléchir. Le laisser seule face à sa propre solitude. Il resta alors un moment dans la même position, le regard dans le vide, se reprenant cette même claque à chaque fois qu’on lui avouait la vérité. Petit à petit ses yeux s’humidifièrent et il ne tarda pas à s’allonger sur le sol glacé, inerte dans sa douleur.

    Et il restait là, sur son sol, espérant que quelqu’un viendrait le voir, lui parler sans le voir comme quelqu’un parmi tant d’autre. Quelqu’un qui ne le verrait pas comme un simple patient. Il espérait que quelqu’un viendrait l’aider, lui tendrait la main afin qu’il se relève, sans que cela soit dans l’intérêt de son métier. Il aurait souhaité une chaleur humaine, là, tout de suite, le serrant dans ses bras. Il resterait là à attendre cette personne, peu importe le temps qu’il faudrait. Il ne vivrait point cet instant comme un écoulement ou une quelconque perte de temps, puisqu’il était comme mort.  


  • Commentaires

    1
    Lundi 23 Septembre 2013 à 20:58

    Quelle maitrise ! Toi aussi tu as déjà tué quelqu'un par amour c'est ça? Tu le décris tellement bien que c'est comme si tu le vivais ! Je sais que toi et la profondeur c'est égal et c'est toujours un plaisir de te lire. Je ne plains pas Frédéric car la folie n'est pas excusable mais il me fait quand même de la peine. Si sa femme ne l'avait pas trompée ...

    2
    Lundi 23 Septembre 2013 à 21:50

    Ohh merci ma Lye !

    Ahah j'ai déjà tué quelqu'un oui !  et tu le sais bien :P

    Ahah rentrer dans la peau du personnage, tu sais bien le faire toi aussi hin ! Créer une psychologie au personnage et la faire évoluer ! *.*

    3
    Samedi 28 Septembre 2013 à 19:52

    Vous êtes des génies toutes les deux de toute façon! ♥ 

    4
    Dimanche 29 Septembre 2013 à 19:16

    Jamais l'une sans les autres ! Donc toi aussi ! ;) ♥

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    5
    Lundi 30 Septembre 2013 à 21:50

    Trop mignonne cette Lye! ♥ (désolée de te pourrir ton article petite Chloé ♥)

    6
    Jeudi 10 Octobre 2013 à 13:09

    C'est fou comme les medecins se prennent pour la science infuse. Ils ne se basent que sur leur bouquins de merde pour te faire des diagnostics pourris sans prendre en compte le ressenti du patient. Humainement, ils sont loin derrière quoi & pourtant être medecin ce n'est pas seulement suivre un protocole. C'est un métier qui devrait requérir beaucoup d'humanité mais t'en a qui s'en foutent royal. Pauvre Fred, c'est clairement l'hopital qui le rend fou. On n'aide pas une personne en l'isolant. Là il n'y a vraiment aucun soutien moral & en plus il se permet de soigner le mal par le mal en attaquant direct le sujet sensible. C'est vraiment n'importe quoi. En tous cas j'adore la manière dont tu racontes cette partie de l'histoire. C'est top, just fab' quoi. *_*

    J'ai hâte de voir Super Claire à l'action. Là elle va enfin servir à quelque chose mdr. 

    7
    Vendredi 11 Octobre 2013 à 17:06

    Ahah ! Ca fait plaisir d'avoir un commentaire comme le tiens ! Ca me donne envie d'écrire, mais manque de temps... :( bientôt les vacances ! :D

    Oui pauvre Fréd, comme quoi il ne suffit pas de faire de longues études, un doctorat en psychiatrie pour "soigner" quelqu'un ! :P Le médecin a peut-être pensé qu'il fallait pour que Fréd s'en sorte qu'il savoue à lui mêmes certaines choses ;)

    Héhé ! Elle arrive bientôt t'inquiète ! :P

    8
    Vendredi 8 Novembre 2013 à 21:20

    UNE SUITE UNE SUITE UNE SUITE ! AU BOULOT !!!!

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